Grande salle du Théâtre de Verre, copyright @Association Co-Arter, tous droits réservés
Il y a un mois, j’ai découvert le « bal pop’ » du Théâtre de Verre. Dans un espace caché des passants, on entre dans la cour intérieure d’un immeuble parisien. Devant le porche, rien n’indique ce qui se loge là. On entre en se demandant si l’adresse est la bonne et arrivé au milieu de la cour intérieure, on comprend : on barbecue flambe devant l’entrée, des gens discutent dans une ambiance sympathique, comme si tous se connaissent déjà. C’est le Théâtre de Verre.
Copyright @Association Co-Arter, tous droits réservés
La grande affiche qui présente le manifeste de l’association interpelle : « La société est enceinte et nous travaillons à l’accoucher », la lettre d’intention du Théâtre de Verre (que vous pouvez lire ici) impose son accroche en entrant directement dans le vif du sujet. Elle nous réveille et nous prend à partie. Elle nous aspire et nous appelle à poursuivre la lecture du manifeste. Le Théâtre de Verre ne propose donc pas que des bals pop’ ? Cette association propose une approche la plus large possible de l’art qu’elle considère comme une pratique en elle-même en utilisant pour cela le néologisme « arter » qui caractérise le principe de créer de l’art. De la danse à la musique en passant par le théâtre ou même le cirque, tous les arts y sont représentés. En parallèle de ces spectacles, des festivals, le bal pop’ mensuel et des cours (de danse, de musique, etc.). En fait, le but de cette association est de remettre l’art au cœur de nos vies et de nos villes, d’en permettre l’accès à tous. Vous pouvez d’ailleurs consulter la programmation ici.
Le Théâtre de Verre se veut être un lieu alternatif d’actions culturelles et artistiques, un lieu d’écologie urbaine mais aussi un lieu populaire qui permette de réinventer les processus de production, de mise en relation des actes et objets artistiques avec l’ensemble des composants de l’environnement contextuel. L’association Co-Arter, à l’origine du Théâtre de Verre, s’est donné comme mission d’offrir une alternative au milieu institutionnel des arts parisiens en s’appuyant sur trois principes-clefs qui sont :
Salon de l’association, copyright @Association Co-Arter, tous droits réservés
– la non-sélection à l’accès aux espaces, autrement dit la possibilité donnée à tout porteur de projets artistiques de travailler, répéter et présenter publiquement sa création,
– une mutualisation éthique et généreuse des outils, des savoirs et savoir-faire de la création,
– la volonté de co-générer avec les artistes, acteurs responsables du Théâtre de verre, une véritable écologie des moyens de productions, d’expression et de diffusion de l’art sous toutes ses formes.
L’association Co-Arter reste cependant fidèle à son idéal nomadique et se considère comme étant un squat artistique. Elle souhaite évoluer au sein de la ville et dans les friches industrielles, notamment pour leur singularité urbaine, leur esthétique et leur caractère éphémère.
Mais voilà, le Théâtre de Verre doit être relogé parce que les locaux dans lesquels l’association est installée sont réquisitionnés par la Mairie de Paris ! Une pétition est en ligne, si vous aussi voulez soutenir et défendre l’art au cœur de nos cités, suivez ce lien. Parce qu’il semblerait judicieux de penser que l’art et la culture ne soient pas ni inutiles ni illégitimes. Parce qu’il serait important de réaliser que la création et le rêve ne sont pas insensés, et plus encore parce qu’on a besoin de leur légère gravité. Parce que s’évader un temps donné n’est pas négligeable dans une société qui nous oppresse et nous aliène toujours plus.
Le théâtre de Verre et par lui, l’association Co-Arter l’exprime si bien dans leur lettre d’Intention que je ne peux que la citer : « Nous travaillons à l’art, et avec l’art, nous travaillons à la culture pour la renouveler, la démocratiser, l’élargir, la rendre plus participative. ». Alors si, vous aussi, vous souhaitez prôner ces valeurs parce qu’elles vous semblent importantes, n’hésitez pas à visiter le site du Théâtre de Verre, à participer aux cours, aux bals pop’ ou aux spectacles, et surtout, n’hésitez pas à signer la pétition en ligne pour que l’association puisse continuer à squatter artistiquement de part et d’autres de la capitale !
Luthine 